Mild High Club produit probablement la musique passéiste de branleur la plus irrésistible entendue depuis un bail. Il suffit de rentrer à peine quelques secondes dans "Homage", le premier extrait de son nouvel album Skiptracing à paraitre le 26 août chez Stones Throw (ce qui n'est pas si surprenant lorsqu'on connait le goût de Peanut Butter Wolf pour le bel ouvrage), pour se plonger d'office dans tout un pan de la sunshine pop classiciste et orchestrale des années 60, de Left Banke à Harry Nilsson en passant par Billy Nicholls (tu connais?).
Il est d'ailleurs amusant de noter que si à l'époque des Forever Changes et autres Whiter Shade of Pale, ce type de pop riche et soyeuse était produite par des jeunes gens bien mis à la mélancolie fleurie, elle se déploie aujourd'hui sous les traits de slackers stoners sympathiques et rigolards. Collaborateur de longue date d'Ariel Pink (lequel avait participé à son premier album Timeline, paru l'année dernière), Alexander Brettin de son vrai nom nous offre avec "Homage" son titre le plus programmatique, et nous dit que ce n'est pas tant dans ses qualités musicales intrinsèques que l'on aime se retrouver, que dans ce sentiment familier de coucher de soleil propre à la tiédeur de début d'été et aux affects clairs-obscurs des post-ados attardés qui n'aiment rien de mieux que de se lover dans l'antichambre douce amère de la langueur pop, délicieusement anachronique et éternellement en vase clos.
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