Cette année, on sera de retour avec nos caméras au festival Peacock Society pour y filmer tout le gratin de la scène électronique actuelle. Pour cette deuxième édition de 2016, le rendez-vous parisien des cultures électroniques se tiendra dans le warehouse du Parc Floral de Vincennes et proposera une programmation qui fait aussi bien honneur aux jeunes perturbateurs de l'establishment qu'aux parrains inconditionnels d'une techno (ou house) essentielle. Ci-dessous, notre pronostic des meilleurs live sur lesquels se dandiner.

LOTIC
La désinvolture. Loin de faire le consensus général, les sets de J'Kerian Morgan mélangent des samples et des instrumentaux torturés avec tout ce qu'il y a de plus malséant (reggaeton, rap de Houston, crunk, pop mainstream...) pour les esthètes en quête de transe technoïde. Pour nous, ça fait déjà deux énormes raisons d'aller l'écouter. Ci-dessous son dernier passage à Boiler Room, incandescent.

BARNT
Non seulement, Barnt a plus de vingt ans de carrière de DJ dans les pattes, mais c'est un producteur totalement crétin qui donne du fil à retordre à ses propres productions tant elles sont étranges de simplicité et à la fois discrètement fourbes. Son surréalisme industriel a fait ses preuves sur Còmeme et avec on propre label Magazine, toujours en officiant depuis Cologne. Ci-dessous son tube qui ne manquera pas de vous décrocher la mâchoire, dans tous les sens physique.



SURGEON
Est-il nécessaire de vous présenter Anthony Child ? Techno martiale sans pitié, récits analogiques pour grands espaces...Depuis 1994, Surgeon a côtoyé Downwards et Tresor et représente aujourd'hui (en mettant de côté son épisode avec Lady Starlight en première partie de Lady gaga, génialement formidable mais qui en a énervé plus d'un) l'un des pionniers de la techno anglaise. Alors, allez-y.



MIKAEL SEIFU 
Le label New Yokais RVNG Intl. est une institution. D'Holly Herndon à Maxmillion Dunbar en passant par Anna Homler jusqu'à Craig Leon ou Julia Holter, il rassemble un savoureux panel de musiciens électroniques qui se sont retrouvés par une circonvolution ou une autre sur le devant de nouvelles expériences soniques. Mikael Seifu est une de leur dernières recrues et réimagine la musique traditionnelle éthiopienne à travers le prisme électronique. Rien que ça. Le résultat est un fusion psychédélique, jouissive qui vous enracine les pieds dans le sol et l'esprit vers les cieux.


 
NICO MOTTE
Avec Rheologia (Antinote, 2014), Nico Motte avait tenté la résurrection de l'âge d'or synthétique le temps d'un album. Et ce n'était pas peine perdue car dans le tout venant synthétique actuel, il est convenu qu'on vous flèche la piste à suivre pour sortir les oreilles requinquées de ce tunnel nostalgique sans fin. Mais Simon Reynolds nous avait prédit tout cela, alors on respire à grandes bouffées.



FUNCTION
Il vous suffira de constater l'état de transe dans lequel le boss d'Infrastructure New York, fondateur de Sandwell District et résident du Berghain mets des wannabe filmés à cette Boiler Room de Berlin pour vous donner envie d'atteindre aussi le nirvana psychotique.



AURORA HALAL
Aurora Halal est une force de la nature. Organisatrice des soirées Mutual Dreaming à Brooklyn et fondatrice du festival Sustain Release à Upstate New York, elle a commencé en éditant des documentaires sur la musique. Depuis qu'elle s'est lancée dans le petit milieu de la musique électronique brooklynite, elle en est devenue une figure majeure. Côté production, il s'agit d'une acid house rêveuse qui conviendrait au poil à la bande-son d'un remake de 2046.