Ça fait un bail qu'on tourne autour de The Men, et presque autant de temps qu'on s'échine à remplir les cases de leur carte d'identité. Pour ceux qui s'en souviennent, on a même été les filmer et les interviewer pour essayer de mieux les capter. Mais tous nos efforts n'auront pas servi à grand chose.
Découvert par beaucoup avec Leave Home, compression scotchante de noise brutal et de psyché particulièrement engageant, ce fleuron de Sacred Bones Records se distingue surtout de ses pairs tricoteurs de feedbacks par sa tendance compulsive à prendre la tangeante à chaque nouveau disque: badernes 70s constellées de solos sur Open Your Heart et ballades Neilyoung-esques ou power country pénible sur New Moon, le quatuor semble résolu à traiter l'Histoire du rock comme un mélange apéritif dans lequel picorer pour exister. Ou en d'autres termes, et pour vous resservir un p'tit marronier, The Men est un groupe absolument insaisissable, un vrai.
Nouvel album, énième transmutation, leur Tomorrow's Hits à sortir le 4 mars s'avance cuivres rutilants, piano honky tonk et murs de guitares dehors comme du boogie noisy rock à la Spiritualized, le gospel en moins, la voix de Dylan en 78 en plus. Et le pire, c'est que malgré la grosse couche de vernis "disque du mois dans Mojo" c'est vraiment pas mal: en fait, si tout le disque est aussi chaud bouillant que ce "Pearly Gates", il n'est pas tout à fait exclu qu'on l'écoute entier (voire qu'on l'écoute souvent).
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