À force de faire la bringue avec le producteur/socialite/génie malfaisant Mark Ronson, Kevin Parker allait bien finir un jour par mettre les deux pieds dans le plat de la production de commande la plus industrielle. On sait depuis les débuts de Tame Impala que son psychédélisme d'azur n'a pas d'autre but que d'éclater à la face du monde, aidé en cela par les envies de grandeur et d'universalisme pop affichées au grand jour par son maitre d'œuvre, les appels du pied de Rihanna, ou encore l'amour affiché et assumé de Parker pour des trucs comme Abba ou les Bee Gees.

On est au courant de tout ça, et très franchement, on serait les premiers ravis que Tame Impala obtienne le succès populaire étourdissant qu'il mérite (ce qui est plus ou moins en marche depuis la parution de Currents l'année dernière), parce qu'on pense assez sérieusement ici que Kevin Parker n'est pas loin d'être un arrangeur, producteur et mélodiste de génie et qu'il a largement de quoi devenir le Todd Rundgren normcore de notre temps.

Par contre, c'était vraiment pas la peine de s'afficher avec la popstar la plus irritante de ces quinze dernières années en lui produisant un single pas très recommandable en guise de comeback. On imagine bien que Parker ne voie dans le travail de production effectué pour le nouveau single de Lady Gaga qu'un job de faiseur free lance sans grande conséquence, si ce n'est celle de se "faire plaisir" et de palper un petit billet à l'arrivée - et tant mieux pour lui si c'est le cas. Mais bon, on ne peut s'empêcher de penser que ça peut aussi annoncer en loucedé le déclin ou de futurs errements à venir de la part du leader de Tame Impala. En tout cas, pour l'instant on n'arrive tellement pas à comprendre ce qu'on vient d'écouter qu'on ne le fout même pas dans la Shitlist. Considérez ça comme une forme de politque des auteurs, d'indulgence ou d'aveuglement de fanboy. Au choix.