Il ne fait aucun doute que Tame Impala est l'un des dix plus grands groupes indie rock en activité et qu'Innerspeaker est, aux côtés du Congratulations des têtes à claques de MGMT (ce n'est seulement dit pour agacer mes collèges David Pais et Clément Mathon), le plus impressionnant specimen de disque rock total des années 2010. La preuve n'en est pas seulement notre dévouée assiduité sur le sujet (ainsi que celles de quelques autres) mais la vénération que le-dit album, pourtant taillé dans une matière psyché rock élimée jusqu'à la fibre, inspire à ses admirateurs. La vérité vraie, c'est que Kevin Parker fait mieux que tous les autres, les mélodies, les sons de guitare, les précipitations d'exaltation et les envolées si lyriques qu'elles donnent l'impression de léviter au-dessus du bureau. Autant vous dire donc que la sortie de Lonerism, prévue pour octobre, nous file déjà des petites palpitations et qu'à nos âges, ce n'est pas anodin.
C'est donc un vrai gros cadeau que nous fait le psyché nerd de Perth ce lundi avec "Apocalypse Dream", teaser inopiné dont on ne sait absolument pas s'il sera un gros morceau de choix ou un petit bout de steak entre deux autres mais qui nous en met déjà plein la gueule. Soniquement, c'est à peu près la même et toujours aussi impressionnant (le docteur ès boules de magma Dave Fridmann a de nouveau mis les mains dans les pistes) mais architecturalement, symphoniquement, lyriquement, tout a été à peu près multiplié par quatorze. Du coup on pense un peu moins à Cream et moins au fuzz et un peu plus (encore) aux Flaming Lips époque The Soft Bulletin, quand le soleil pleuvait encore sur les grimaces. On croise les doigts pour la suite, et on écoute en boucle.
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