Sacré chantier que le groupe Faust.
Outre la vanne facile (les bétonnières, tronçonneuses et autres marteaux-piqueurs font depuis longtemps partie de son arsenal), la complexité et l’importance de Faust en font définitivement un sujet lourd à porter. Aussi, on ne peut que saluer le courage de Julien Perrin, documentariste français, collaborateur de nos collègues de Gonzaï et auteur de la remarquée série Single Collection. Il y a deux ans, il a en effet décidé de suivre le groupe et d’en illustrer la persistance, 30 ans après ses débuts, au travers de son film Ist Faust Schön?, qui sort en DVD en février prochain chez Acid Cobra Records.
Avant toute chose, un peu d’histoire, parce que tout ça n’est pas simple.
Faust, ce sont d’abord trois personnes: Werner Diermaier, Hans Joachim Irmler et Jean-Hervé Péron. En 1971, à Wümme, en Allemagne de l’Ouest, avec Rudolf Sosna, Gunther Wüsthoff et Arnulf Meifert, ils forment Faust. Sorti en pleine vague krautrock, leurs premiers albums, Faust et Faust So Far, en font immédiatement des pointures du genre.
Cela dit, le groupe se démarque d’emblée par un positionnement intellectuel dadaïste et des aspirations bruitistes qui l’amènent à être plus facilement classé du côté des expériences d’avant-garde que des simples formations rock.
On vous passe les détails, que les plus curieux trouveront par eux-même, et l’on se contentera de pointer deux éléments incontournables. Tout d’abord, l’album essentiel du groupe: Faust IV. Un monument.
Ensuite, l’embrouillamini qui a fini de perdre définitivement tous les fans: il y a eu deux Faust. Au gré des incompatibilités d’humeurs, Irmler, Diermaier et Péron se sont séparés et reformés à de nombreuses reprises. Peu enclins à abandonner le projet dont ils étaient tous les géniteurs, ils ont trouvé le moyen de faire vivre deux groupes en parallèle: l’un mené par Diermaier et Irmler, l’autre par Péron, aidé des membres d’Ulan Bator, puis rejoint par Diermaier. Irmler a, de son côté, mis fin à son Faust courant 2010. Vous avez saisi le truc ?
D’où des concerts concomitants, des albums quasi simultanés et surtout une grosse prise de tête pour tous ceux qui découvraient Faust à l’aube des 00′s. D’ailleurs, toute cette histoire, Julien Perrin la raconte très bien sur son blog, alors si vous n’avez rien compris, n’hésitez pas à aller y prendre des cours de ratrappage.
Pour en revenir au film, il en existe un trailer, visible ci-dessous. Notez, enfin, que le DVD sera accompagné de la captation d’un live où Faust (lequel, on ne sait plus très bien) joue l’intégralité de ses trois premiers albums pour la première et dernière fois.
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