Résumé des épisodes précédents : le duo synthétique Balladur porte le nom d'un politicien français à double menton rétractable, a déjà une belle discographie derrière lui et vient de sortir un album de musique 80's glaçante qu'on pourrait, au premier coup d'oreille, confondre avec le filet d'eau tiède de la scène revival new-synth-minimal (rayer les mentions inutiles) wave estampillée musique cool par la presse qui fait semblant de savoir et qu'on voit déjà cachetonner de plateaux Bolloré en studios Bouygues et en pub Levi's. Cette perspective était tellement douloureuse pour Romain de Ferron et Amédée de Murcia qu'ils ont décidé de farcir leur dernier clip de swastikas multi-colores rotatives. Tout D.A sain d'esprit se serait probablement immolé par le feu avant de les laisser sortir le clip de "Michela", mais tout roule, ils sont chez Le Turc Mécanique. 

On aurait pu vous parler de psychogéographie, des superpositions d'images de l'Asie et de ce qu'on soupçonne être le Villeurbanne d'origine du duo, du chant en plusieurs langues, du parallèle entre le drapeau rouge que hissent des flics locaux et l'iconographie fasciste, du jaïnisme et de la portée symbolique de la swastika dans la culture asiatique qui dépasse très largement la perception que l'on en a ici - mais l'accroche était supermoins cliquable.

"Michela" se visionne ci-dessous, Superbravo dont il est extrait s'écoute et se commande ici, la release-party de l'album aura lieu ce soir au Petit Bain et on vous fait gagner des places ici.