(c) Olia Eichenbaum

Aquaserge semble avoir pris un tournant à la fois étrange et tout à fait intrigant ces dernières années. Si les sources d'inspiration étaient plutôt identifiées sur l'album À l'Amitié, qu'on a tôt fait de ranger du côté de l'école de Canterbury période Soft Machine revue et corrigée par une nouvelle scène française lettrée, plus maligne que les autres et autrement plus ambitieuse, le groupe semble s'être appliqué à faire voler en éclats (volontairement ou non) ces considérations avec ses dernières publications. 

Leur dernier maxi paru en septembre, Guerre EP, jouait sur un double sens, une manière de rigoler un peu tout en déroulant ses dernières folies douces de manière volontaire et en traitant de sujets très sérieux et compliqués - les puissants, la solitude, le capitalisme, tout ça. Une explosion de couleurs, d'affects, de genres et de climats venaient remettre en cause nos arrêtés esthétiques et ouvraient pour ainsi dire des perspectives aussi ludiques que déterminées : bossa nova, inspirations zeuhl et cuivres en pagaille, structures à tiroirs venaient ainsi se joindre à une fête battant déjà son plein.

On peut se rendre compte de cette hardiesse et confiance nouvelles à travers le clip des Oiseaux, visible ci-dessous, reprise dépenaillée et chamailleuse d'un titre de Chassol, mais encore plus sur le nouvel album du groupe à venir, Laisse ça Être, qu'on a écouté et qu'on trouve assez formidable pour en reparler plus tard et plus longtemps. Le premier extrait, Tour du Monde, s'est dévoilé la semaine dernière via une compilation Souterraine spéciale Transmusicales, et son impulsion Gotainer/Funkadelic/spirit jazz suffit de mesurer à quel point la musique d'Aquaserge se fait aujourd'hui de plus en plus libre, décomplexée et inventive. 

Le nouvel album d'Aquaserge, Laisse ça Être, paraitra en février 2017 sur Almost Musique et Crammed Discs, et se précommande ici. Le clip de "Les Oiseaux", extrait de leur dernier maxi Guerre EP, est visible ci-dessous en exclu :