Neil Landstrumm n'est pas le plus aisé des hérauts de la techno britannique à présenter. Parce qu'il est écossais, déjà, quand Slam et leur label Soma exceptés, la plupart des autres bad boys de sa génération (les Regis, Surgeon, Luke Slater, Si Begg, Mark Bell, Cristian Vogel) sont tous anglais; parce qu'il a complètement lâché la techno, ensuite, pour virer ayatollah bass music dès les premiers jours du grime et du dubstep (pour citer dans le texte un commentateur sur sa page Discogs: "His music used to sound like it was beamed down by aliens. It now sounds like music beamed down by aliens who've listened to hardcore and grime").
Ceux qui ont persévéré après les zarbi She Took A Bullet Meant For Me dans leur passion pour ses basslines aliens, ses bleeps uniques, ses signatures rythmiques démentes et son amour des titres syndrome de la Tourette en sont pourtant aujourd'hui pour leur argent: du classique bleep industriel Understanding Disinformation jusqu'à son dernier, mesestimé Dragon Under, la trajectoire de Landstrumm se lit avec le recul comme l'une des plus cohérentes et originales de la techno européenne de ces 20 dernières années.
Auteur indéniable au même titre que son cousin Cristian Vogel (qui fut le premier à sortir ses disques sur Mosquito et avec lequel il a collaboré sous le charmant sobriquet Blue Arsed Fly), Landstrumm fait aussi partie des rares producteurs techno 90's, avec LFO et Vogel - comme par hasard - à s'être épanoui dans le format album et à compter plus d'un chef d'oeuvre à son tableau de chasse: Understanding Disinformation, donc, et son successeur Bedrooms and Cities, sortis tous les deux sur Tresor en 1996 et 1997 respectivement. Plus varié et presque "coloré" en comparasion, le deuxième notamment est un gros classique trop peu connu ches les mélomanes: un vrai eden de techno hirsute, super bleepy (rappelons que Landstrumm est le plus célèbre représentant de la scène "bleep" tardive en dehors de Sheffield) et volontiers cacophonique, dont le seul défaut, sans doute, est de ne rien céder à l'ambient ou au romantisme pendant les 47 minutes qu'il dure (mais Landstrumm n'est pas un romantique, loin de là).
On vous en parle aujourd'hui parce que pour une raison mystérieuse (qui a sans doute quelque chose à voir avec le fait que le disque n'est plus disponible via Tresor), Landstrumm a uploadé l'album sur Wetransfer en fichiers .wav et qu'au cas où l'album ne ferait pas partie de votre collection, c'est l'occasion inespérée d'y jeter une oreille - et plus si affinités.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.