"Déjà je vais mettre un petit peu de bazar dans votre belle organisation et j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop : je n'ai pas sélectionné un, mais neuf disques. Bon c'est la série de 45 tours mensuels de The Go Team. Première parenthèse : The Go Team sans "!" après le "Go". Il ne s'agit donc pas des zigotos pop action de Brighton, apparu au début des années 2000. Ce "Go Team"-là, le premier du nom, a ma connaissance, est plus vieux, du milieu des années 80. Il est localisé à Olympia, Etat de Washington, Usa. Vous me suivez?
12 singles auraient du paraître chaque mois de l'année 1989. Mais l'entreprise à capoté en septembre. En restent 9. Tous ici avec moi, rue Marceau. Quant à savoir si ce sont là les pièces les plus rares de tout mon barda ? Je t'avoue que je n'en sait foutrement rien. Elles ne sont pas courantes, ça c'est évident. Mais c'est plus la manière dont ces singles se sont retrouvés en ma possession qui n'est pas très banale. Bref.
The Go Team américain a été formé en 1985 par Calvin Johnson (qui était déjà dans Beat Happening) et Tobi Vail (qui allait révolutionner punk et féminisme, cinq ans plus tard, grâce au puissant Bikini Kill qu'elle formera avec la charismatique Kathleen Hanna). The Go Team avait des ambitions plus modestes, mais pas moins nobles, jouer une musique participative. Un punk/jam instrumental. Et inciter les gens à chanter dessus "leurs propres mots, à leur propre manière" (sic). Afin de "démystifier" directement les concepts même de groupe ou de musique.
The Go Team invitent sur leur enregistrements les spectateurs des premiers concerts, leurs amis "plus ou moins" musiciens et les groupes en tournées de passage à Olympia. Jamais une chanson pareille. Jamais un line-up identique. Autour de Tobi et Calvin, on croise sur ces 45 tours David Nichols des australiens The Cannanes, l'anglais The Legend ! ou un certain Kurt Cobain à la guitare. Et puis Donna Dresh de Team Dresch, Lois Maffeo, Billy Karen, lui aussi futur Bikini Kill et Frumpies, et des anonymes à la pelle... Pour tout bon fan de K Records qui se respecte, cette petite série de singles, aussi rare que mystérieuse, constituait une espèce de mini-grall...
Lors de voyages à Olympia, où tout le monde se connait, j'ai eu l'occasion de côtoyer Calvin Johnson. Un vrai gentleman soit dit en passant. Ayant discuté avec lui de tout sauf de musique, le Go Team est arrivé sur le tapis au détour d'une conversation. "Mmmmhhh, ça doit être chaud à trouver, ça" avait-il lancé de sa belle voix de baryton/basse, dans un Anglais certainement beaucoup plus soutenu mais tout aussi laconique. Fin de la discussion. Trois semaine plus tard, pour ma "departure party", l'ami Calvin se pointe avec dans une main des pêches de son jardin et dans l'autre, un sac en papier kraft. Dedans, y'avait ça (voir la photo ci-dessous)"
Martial Jésus
Martial Jésus s'occupe depuis 1996, avevc son ami et collègue Babouche, de l'un des meilleurs disquaires de France, Total Heaven, à Bordeaux.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.