"Commercial", "Cul", "Javel", "Enterrement de vie", "Tyrolienne Mentale", "Aspirateur de Conscience" : avec des titres comme ça, et sans écouter la musique au préalable, on pourrait facilement penser que le disque dont sont extraits ces morceaux va être le pire du monde. Car très franchement, qui a envie de se fader un album de touche-pipi pré-pubères qui gloussent au fond de la classe dès que la maitresse prononce le mot "pénis" ? En tout cas, nous on a passé l'âge, pardon madame.
Mais dès qu'on commence à écouter le nouvel album de Sida, on voit tout de suite qu'on fait (à moitié) fausse route : si le disque met effectivement un point d'orgue à mettre sa débilité régressive devant tout le reste, on se rend très rapidement compte que la collection de 10 morceaux qui s'offrent à nous ne veut pas autre chose que de nous électrocuter sur place. Un disque qui vomit la prudence et l'économie, qui n'a pas peur de tellement tout donner dès le début qu'il en risque l'essoufflement (et d'ailleurs, la deuxième partie de l'album est nettement moins bluffante que la première, malgré l'épatante "Tu es Mort" qui ferme la marche).
On ne sera pas surpris de voir que dans cette bande figure Théorème, soit l'une de nos belles surprises de l'année dernière avec son album L'appel du midi à midi pile, aux côtés notamment de membres de Delacave (lorsqu'ils étaient 4), Ventre de Biche, Zad Cocar. Lorsqu'on écoute le premier album éponyme de Sida, on se dit que l'insolence et la turbulence no wave de la première se trouve décuplée au centuple par la concision et l'expérience des seconds. En résulte donc un disque délirant, détraqué, peut-être le plus intense et le plus aliéné qu'on ait entendu en France depuis... depuis quand déjà ?
L'album éponyme de Sida sort lundi sur Population, Le Turc Mécanique, Et mon cul c'est du tofu, et il s'écoute en entier ci-dessous en avant-première :
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