Entre deux épisodes de la saga Amour, Gloire et Socialisme, vous avez peut-être saisi cette information au vol: aux États-Unis, un mouvement grandissant de protestation gagne les rues. Baptisé Occupy Wall Street, il est à rapprocher des Indignés européens, et tend à s’étendre au-delà de New York, là où il a commencé voilà un mois.
Alors que l’an prochain sera, comme chez nous, intégralement dédié à la course pour la présidence, une telle démonstration de colère, dont la sensibilité de gauche ne fait pas vraiment de doute, risque d’avoir un effet intéressant sur le scrutin. En attendant, nous avons eu le plaisir de noter la multiplication, au sein des différentes manifestations, de masques qui ne nous sont pas étrangers.
Et pour cause, ces représentations de Guy Fawkes sont le symbole d’Anonymous, le collectif à géométrie variable de hackers dont nous vous avons déjà parlé. Leur présence dans les rangs des protestataires ne fait qu’appuyer notre théorie selon laquelle ce groupe serait bien plus qu’une petite bande de gentils surdoués du clavier planqués derrière une demie-douzaine de proxys au fin fond du New Jersey.
Non, ces gars-là sont des vrais. Ils sont là pour foutre le bordel, et pas uniquement sur le Net. Cela étant dit, le virtuel reste leur terrain de chasse de prédilection, et leur première voie de communication. En témoignent les récentes vidéos balancées sur les réseaux, appelant à une intensification du mouvement et clamant, à l’instar de feu Gil Scott-Heron, que la révolution ne sera pas télévisée, mais bien téléchargée.
Modifiant leur slogan, la bande clame désormais “we are all Anonymous, we are all the 99%“, en référence au leitmotiv principal des manifestants américains, à savoir qu’ils incarnent les 99% de citoyens fatigués de payer pour le 1% qui s’en met plein les fouilles. Oui, bon, pour fédérer les masses, on fait rarement dans la finesse.
Ce qui est certain, c’est que la répression que connaît Occupy Wall Street est étonnante: arrestations à la pelle, démonstrations de force de la police… Ce qui ne devrait qu’alimenter la motivation des troupes. D’autant plus que l’implication d’Anonymous commence à faire son petit effet.
La (vraisemblablement fausse) menace d’une attaque numérique globalisée contre le site du New York Stock Exchange a fait le tour de la Toile, certains prédisant même la mort du système financier en deux coups de souris. Et la droite ricaine commence à montrer assez nettement son inquiétude face à ces salopards de gauchistes masqués qui ne font rien qu’à mettre par terre le Land of the Free.
Comme quoi, le coup du Croquemitaine, ça marche à chaque fois.
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