"Pour l'amateur de musique décontractée, de lèche-vitrine musical, il n'y a rien pour vous ici. Ces morceaux vont vous embrouiller, peut-être vous ennuyer ou même vous filer une crise d'angoisse. Donc il vaut mieux que vous vous arrêtiez là. Ok, qui reste? Vous êtes à peine 10%. Vous êtes les freaks, les grosses têtes et bien sûr, les batteurs." C'est pas souvent qu'un label enroule ses sorties dans des fils barbelés - en l'occurrence, Jackpot Records - mais vu la gueule du bouzin qui s'y love, autant prendre ses précautions avant d'ouvrir le paquet.
Donc a priori, rien de plus chiant qu'un cédé de batteurs. Mais on a suffisamment de contre-exemples pour vous parler de celui là : les Boadrum de Boredoms, les albums solos de Zach Hill ou encore Atomsmasher pour rester dans la noise percussive. Et parce que Drumgasm, c'est un jus de batteries écartelées servi tel quel quel - sans additifs silteuplait - par trois notables du tam-tam : Matt Cameron de Soundgarden (sic), Janet Weiss de Sleater-Kinney et Zach Hill de Death Grips et Hella. Les larrons se sont rencontrés le temps d'un week-end cet été dans un studio de Portland avec seulement trois drumkits, sans prompteur ni répliques préparées. Une dizaine de prises, "just for fun."
Entrouvrez le baluchon : " - What are you guys doing? - I don't know men, let's do something! BLAST." Drumgasm fait péter un vortex de triple-croches-en-veux-tu-en-voilà fulminé d'une traite, sans entracte aucune. Les métaphores me manquent mais tout ce qui relève de la puissance brute déployée sans réfléchir conviendra largement. Et tout ça en roue libre. Voilà, la porte est grande ouverte, à vous de vous faire moudre.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.