Pour cause de hiatus estival, on se retrouve forcément avec un peu de rattrapage à faire sur les bras. Le 9 août par exemple, alors que vous laissiez paisiblement couler un filet de salive sur les pages racornies d'une édition de poche originale des Fourmis de Bernard Werber trouvée sur la table de chevet de votre bicoque de location à la Turballe, les têtes brûlées de Perlon sortait le premier album, très attendu par une poignée de gens de qualité, de Marc Leclair sous le nom de Horror Inc.
Fondé en 2003 comme une contrepartie ambient et ambiguë à la Canadian Touch funky et hyperactive d'Akufen (rappelez-vous l'an 2000, l'engouement tout partout, les basslines à la Cassius, les cut-ups à la Todd Edwards à l'échelle de Planck), Horror Inc. a tout de suite fait le vide autour de lui: arpèges hantés piqués à la belle IDM de Plaid, grooves malgré tout, prod' au poil, Horrorama ou Aurore invoquaient des mystères par monceaux sans jamais quitter des yeux la grosse house aristocratique façon Winter Music Conference (un endroit où Leclair se sent presque aussi à l'aise que Montreal, que ce soit dit).
Epais et vaporeux, l'album est encore mieux et encore plus mystérieux: harmonies fusion, détours inattendus vers des downtempo lettrés (et un peu craignos) à la Jazzanova, Briefly Eternal (ce titre!) flirte avec le chic et le jazzy mais ne tombe jamais dans le précipice. La preuve avec l'ouverture, magnifique méandre schizo à ciel ouvert qui marie l'aérien au funk sans passer par le deep. Si on était snob, on dirait qu'on tient là le disque house de l'année. En tout cas, ça valait le coup de se repencher une seconde sur l'actu assoupie du coeur de l'été.
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