Sa totale dévotion pour tout ce que l’Amérique a produit de musique dévoyée et druggy assortie à sa dégaine de greaser fantômatique échappé d’un roman de Jim Dodge font de Dayve Samek un type immédiatement et fondamentalement attachant.
Découverte il y a une grosse paire d’années parmi les décombres de la compilation Dual Form, qui regroupait artistes et affiliés du toujours minutieusement déréglé label Leaving Records, la musique de Samek et de son projet Trance Farmers nous sert depuis de safe house, que l’on gagne discrètement lors de ces journées où le doute s’installe.
Ballades de troubled troubadour, doo wop lourdement cerné, garage hanté, rockab’ sous dexedrine… son premier album, Dixie Crystals, sorti l’an dernier, empilait avec la distance adéquate et un panache effortless cinquante ans de musique californienne. Désormais (logiquement) relocalisé en Louisiane, il sort ces jours-ci le EP Garbage Night, toujours chez Leaving. Fidèle à sa logique de recyclage (Trance Farmers/Transformers, vu ?), il y érige avec candeur un temple délicieusement bancal, tout en planches de récup’, clous rouillés et vieux bouts de plastoc, aux héros psychobilly - des Cramps à la légende cintrée Hasil Adkins. Pour faire bonne mesure, il vient parallèlement de publier, sur son propre label Glue Moon, un 7" aux reflets country, le bien nommé High as the Mountains.
Son prochain album, prévu pour la fin de l'année ("a testament to psychedelic absurdism & 60s/acid culture and where it's gotten us in time " selon ses propres mots) contiendra une reprise parfaite de Fun in the Sun, petit classique minimal wave de Xex, ressorti de l'oubli en 2013 par les archivistes post-punk de Dark Entries. On le voit, chez Samek, le psychédélisme se porte donc plutôt ample pour une totale liberté de mouvement. On se retrouve dans la safe house ?
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