Il faudrait un jour se pencher un peu plus longtemps sur ce à quoi tient l’air du temps. Ce qui explique les retours en vogue “spontanés”, ou ce qui fait qu’un producteur relativement oublié jusqu’ici reparaisse soudainement, comme ce fut le cas soudainement pour notre intéressé la semaine dernière, de quelques recoins de l’internet ici et là jusque dans la vidéo 5 à set de Bambounou en train de piocher dans les bacs du disquaire Syncrophone. Pas de hasard bien entendu, et rien de véritablement spontané : ce regain d’intérêt pour Gigi Galaxy, l’alias de Gary Martin, producteur prolifique de Détroit très actif au long des années 90, tient à la réédition d’un de ses disques majeurs - et référence recherchée : l'EP Lemuria.
Il faut continuer à explorer l’héritage de Détroit. On ne le dira jamais assez. Ou bien un peu trop déjà, au regard d’une glose trop obsédée par une idéale fabrique à fantasmes, sociologiques (l’échec industriel de Motor Town, la pauvreté), historique (Tamla-Motown !). Mais le patrimoine est réel, et cette réédition vient une fois de plus le prouver. Entre les toujours oubliés mais pourtant majeurs (Suburban Knight, on pense à toi) ou les seconds couteaux pourtant témoins et acteurs bien actifs de la construction de la techno, on n'a pas fini d’explorer la dense production from the D. C’est bien de ça qu’il s’agit ici : des morceaux représentatifs d’une époque, et qui n’ont rien à envier à ceux que faisaient au même moment ceux reconnus aujourd’hui comme les tontons intouchables: Carl Craig, Juan Atkins.
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