Un seul truc cloche dans ce morceau: il ressemble méchamment à un morceau de Gesloten Cirkel, par exemple n'importe lequel de son album dont on vous a intensément parlé ces derniers temps. Tout y est: le pattern electro bouffé par son propre kick, les charleys en écharpe, la mélodie façon complainte d'androïde, la bassline mitraillette façon Drexciya du huitième cercle de l'Enfer...
Le seul détail qui nous rappelle d'où vient Randomer, ce sont les nappes tout droit sorties d'un vieux disque de techstep genre Ed Rush & Nico (quand c'était bien) qui vont et viennent ponctuellement hanter l'auditeur pour lui rappeler où il est: au fin fond d'une ruelle de Hackney, en 1978, en train de se vider de son sang dans une flaque d'eau boueuse constellée de verre brisé.
Pote proche d'Untold et fan de vieille jungle, Rohan Randomer a dû se dire qu'il avait mieux à faire de sa vie que de photocopier les disques fétiches de son adolescence. Depuis 3, 4 maxis, il a ainsi progressivement abandonné le post-garage trempé dans l'indus pour se spécialiser dans une electro ghetto techno très proche des dieux Drexciya dans la forme mais éminemment britannique dans le fond. Son nouveau maxi d'où est extrait "Huh" sort sur L.I.E.S. et c'est à la fois totalement évident (il y a beaucoup de bruit et de cafards dans sa musique) et plutôt étonnant, comme si le label de Ron Morelli était effectivement capable de faire tomber toutes les clôtures entre tous les sous-genres de la musique électronique contemporaine.
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