Voilà exactement le genre de projet foireux dont je m'étais promis que je ne parlerai plus jamais. Rework_ (avec l'underscore pour faire cyber) est non seulement un album de remixes (en soi une quasi inanité), mais un énième album de remixes qui nous refait le coup du lien indéfectible entre "la fine fleur de la musique électronique" et ses Pères, que les-dits Pères aient fait leurs petites affaires dans la zone de la musique concrète ou dans la musique répétitive.
Philip Glass, en l'occurence, attend patiemment son tour depuis 1999, annus horribilis où Steve Reich, sa nemesis, lui a damé le pion avec son album de remixes tout pourri à lui. Collaborateur régulier des gens de Sodome et Gomorrhe (Suzanne Vega, Paul Simon, David Byrne, Bowie), l'Américain semblait pourtant plutôt en avance sur son concurrent, en 1995, quand il réorchestrait l'Icct Hedral d'Aphex Twin.
Pour fêter ses 75 ans, Papi Glass se paye pourtant un gros gâteau au navet coordonné par l'increvable dadet scientologue Beck lui-même, plein d'artistes "du moment" dont une moitié déjà cramée sur Internet et l'autre dont on sait pertinemment qu'on l'aura oubliée dans 7 mois.
Parmi les exceptions, citons tout de même le revenant Tyondai Braxton, ex Battles à la tête grosse comme un camion au sujet duquel on s'est déjà écharpé quelques fois dans les bureaux du Drone et dont l'ahurissant Central Market est, mine de rien, quand même, en définitive l'une des rares oeuvres de la rue (hum) de ces dernières années à pouvoir se réclamer joyeusement de l'héritage des Minimalistes américains. Son remix de Rubric est ok, voire pas mal du tout, même s'il aurait vraiment fallu un saboteur dégueulasse de l'enfer pour arriver à saper la pêche souveraine de l'original (qu'on vous embedde dans la page, pour la comparaison).
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