Des fois, la magie, ça tient vraiment qu'à un fil. Prenez le doom: vous enlevez les infra-graves, vous accélerez un peu le tempo, vous remplacez le beugleur par Shakira et la weed par du fromage de tête et à la fin ça ressemblera plus à rien - ou si avez de la chance, à du stoner tout pourri genre Pride & Glory.
Aussi, la raison pour laquelle on a longtemps été très enthousiastes (puis plutôt cléments) au sujet du duo post Sleep d'Al Cisneros, c'est que joués en boucle pendant 23 minutes sur une seule Rickenbacker branchée dans un mur de Matamps, ses riffs ont tendance à muter en rumeur divine ou pestilence lovecraftienne (selon votre sensibilité cosmologique).
Mais rajoutez un piano, un violoncelle et une chanteuse, et on passe de l'illuminationisme de Sohrawardî à Prince of Persia (le film), d'Ishraqiyun à Ofra Haza. Bon, je schématise un peu mais c'est vraiment tricard, le metal oriental. Du coup, les Advaitic Songs qui sortent fin juillet sur Drag City nous font un peu mal aux oreilles. En deuz sur l'album et en premier sur le WWW, State of Non-Return est une sorte de sous Kashmir mou du genou qui s'écoute très bien pendant exactement 30 secondes (de 0.40 à 1.10), c'est-à-dire quand ça ressemble à du Sleep. Sinon, y a un nouveau Nile qui sort bientôt et qui devrait, en toute logique, parler de momies zombies. Ce qui est quand même beaucoup plus excitant.
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