Conseil d'ami à tous ceux qui (comme nous) auraient ressenti de circonspects dérèglements du rythme cardiaque à la première écoute d'un des trois titres de techno déréglée en écoute ci-dessous: pas la peine de fouiller du côté des bas-fonds de l'internationale techno expérimentale, celle qui s'édite en priorité en cassette enroulée dans du carton du carton épais, pour retrouver la trace de Nebulo. Le mec, dont le pseudo le plus ressemblant à un blaze d'état civil est Thomas Pujols, a une grosse oeuvre derrière lui mais elle est principalement parue sur Hymen, sous-label de l'institution post-indus Ant-Zen où ne vont fouiller que les fans de post-indus en veste cloutée et les diggers de techno un peu mieux informés que ceux qui se fournissent en infos sur des sites de bobos hipsters suiveurs comme Fact ou The Drone.
On applaudit donc des deux mains Odd Frequencies et son boss Clement Meyer d'être un peu mieux informés que nous sur ce coup-là et d'accueillir bras grands ouverts Nebulo dans son roster pour, en quelque sorte, le faire sortir du bois de la musique expérimentale. Plongé jusqu'au cou avec son autre projet Crypto Tropic dans un delirium post-exotique qui n'est pas sans lien avec les exercices orientalistes de la série Made to Measure dans les années 80 ou les rêveries safarixploitation de Legowelt avec son projet Nacho Patrol, Nebulo fait grincer sur The Safari Suites les machineries les plus approximatives comme les âmes damnées de Sorcerer font chauffer les moteurs de leurs poids lourds de fortune sous un ciel mauvais et touche du bout du doigt quelque chose de beaucoup plus puissant, beaucoup plus profond que le tout venant techno crado.
Qu'est-ce que ça peut encore avoir à voir avec la musique de danse électronique? Rien et tout: disons qu'à l'instar de quelques-uns des plus beaux et plus fondamentaux morceaux de l'histoire de la techno, on ne sait pas bien si les machineries éventrées qui s'y exposent dans leur plus simple appareil s'agitent pour célébrer un futur incertain ou le passé le plus ancestral. Soit du primitivisme moderne en bonne et due forme, ou de la modernite primitive dont on est pas malheureux de piquer l'intitulé à Clement Meyer lui-même et à son propre Modern Primitivism paru sur Get the Curse il y a déjà deux ans et dont on attend toujours méchamment la suite.
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