La nostalgie pour les raves se palpe avec âpreté pour la génération née pendant son âge d'or. La fermeture récente de nombreux clubs de Londres force le restaurant Rye Wax à ramasser les teufeurs en berne dans des soirées qui ne sont désormais plus assurées qu'il y aura une prochaine nuit, pendant qu'à New York, quelques geeks et cosplayers fans de Blade se donnent rendez-vous pour une soirée dans un warehouse comme à l'époque pour une Bloodrave.
Au milieu de ces réminiscences nostalgiques d'un mouvement vieux de trente ans qui s'est fait imperceptiblement remplacer par l'offre pléthorique de Boiler Room ou l'instantanéité d'Instagram, il y a ceux qui récupèrent tous azimuts une sorte d'esthétique rave au deuxième ou troisième degré, comme Grimes, Aïsha Devi ou Pictureplane. Repéré pour ses prods pour Danny Brown, le producteur londonien Darq E Freaker, de son côté, prétend faire de la "RAVE music" le propos central de sa dance music hybride, faite de "grooves grime/hip-hop, de drops, de patterns rythmiques et de basslines". De notre côté, on y entend surtout un sacré sens du queer et un psychédélisme très contemporain.
Sur 2C-I, le premier extrait à l'écoute de son EP ADHD qui va sortir sur Big Dada, Jeremiah Ntéh mélange ses influences grime et dance music avec des synthétiseurs sirupeux qui viennent faire écho au nom 2C-I, qui n'est autre qu'un hallucinogène psychédélique ou du LSD si vous préférez, qui se heurtent à des basses pour Chevrolet aux jantes mises à rude épreuve. La Vaporwave a eu sa version trap avec Vaperror, la rave aura sa version trap avec le Psychtrap, un arrière-goût qui n'a rien à envier à l'hédonisme de la fin des 80s ou à ce que l'émission Top Of The Pops montrait de plus cheesy.
On écoute "2C-I" de l'EP ADHD à paraître sur Big Dada le 1er avril.
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