Ce n'est pas la première fois qu'on croise en ces pages l'Américain Brian Case, qui, échappé de Disappears, 90 Day Men et Bambi Kino Duo, a choisi de s'aventurer vers des terrains moins familiers, plus électroniques, contemplatifs et défricheurs. Il y a un an, on vous parlait de son premier album solo, "splendeur monolithique faite d'argile et de ruines" (on s'auto-cite) parue chez Hands In The Dark Records. Aujourd'hui, il réédite le geste en publiant son second long-format, Spirits Design, qui paraitra le 12 août prochain, toujours chez les Français avisés.
Un premier extrait en exclu, le morceau "Ship Building", nous induit sur la direction prise désormais par l'Américain, laquelle s'avère plus dessinée que son essai précédent. On avait dit à l'époque que Brian Case mettait le doigt sur quelque chose de plus neuf que ses aventures en groupe. Sa manière de poser des problèmes en choisissant de ne jamais vraiment les résoudre nous apparaissait en tout cas comme rafraichissante, même si elle témoignait surtout d'une esquisse d'esthétique en devenir.
Ici, c'est le contraire : Brian Case semble avoir pris acte de ses propres propositions, habite plus l'espace sonore de sa voix qu'à l'accoutumée, et donne le sentiment de cette fois pleinement s'affirmer. Le morceau "Ship Building", en écoute ci-dessous, est en tout cas plus rond, plus riche et accompli. S'il en perd en mystère et en gravité, il y gagne en relief et en cohérence. On y trouve en tout cas toujours ce bourdonnement bouillonnant qui faisait la caractéristique de son précédent album, et qu'on retrouve assez régulièrement chez les sorties Hands in the Dark. Un bourdonnement intense et inquiet, qui témoigne à la fois d'un besoin d'ailleurs et d'un formalisme positif, et qu'on ne saurait laisser s'échapper, tant les sorties du label français se distinguent du tout-venant électronique et avant-rock.
Le nouvel album de Brian Case, Spirit Design, sortira en août sur Hands in the Dark Records. Vous pouvez le pré-commander ici. Le premier single, "Ship Building", est en écoute ci-dessous.
Crédit photo : Zoran Orlic