C'est le disque que j'étais le plus impatient d'écouter depuis genre deux semaines. Y jetant enfin une oreille studieuse ce matin, je me demande un peu pourquoi. Pas que je sois déçu par cette deuxième salve groupée des post dubstep truc / neo techno wonder kids Blawan et Pariah, bien au contraire je suis pour ainsi dire comblé par sa force, son audace, sa violence - je trouve ça très bien quoi. Mais il se trouve que pendant des années, j'étais complètement allergique à toute cette famille de la techno qui cherchait la baston en augmentant le tempo et surtout en saturant les kicks. Les seuls qui avaient le droit de saturer les beats et de monter jusqu'au tempo du gabber hollandais, dans ma tête, c'était en gros Jeff Mills et Aphex Twin.
Depuis quelques mois, les kicks en ciment attaquent pourtant de partout et tentent de mettre le bon goût officiel et à peu près toutes nos certitudes de house nerds la tête à l'envers. Il y a par exemple MPIA3, sorte de neo dutch acid hardcore techno bricolée en toute gratuitée par le Londonien Truss (habitué du Perc Trax de Perc, qui s'y aussi connaît pas mal en néo-brutalité, on vous en a déjà parlé) et tout le monde trouve ça très chic. Et il y a donc Karenn, qui non contents de faire planer un inquiétante nuage hygiéniste au-dessus de leur dernier maxi (presque tous les titres parlent de détergent) taquinent méchamment le gros son viking des premiers volumes des compils Thunderdome ("vu à la télé!"). J'aimerais bien dire "ça passera pas par moi" mais il s'avère que si, en fait.
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