Haro sur ton ennui, lecteur rogneux et insatisfait. Il n'y a pas de meilleur remède à icelui que la musique de Gablé. Elle chante, elle shifte, elle sautille. Elle est poppy, punky, découpée. Elle est imprévisible mais toujours facile à écouter. Polyrythmique mais facile à danser. Hypnotique et kaléïdoscopique. Prog et folklo. Folk et techno. Kraut et lyrique. Fille et garçons. Ses racines refusent de se planter où que ce soit. Elle chante en américain, avec un accent impossible à déchiffrer. Elle ne s'est jamais présentée aux oreilles, surtout, dans un meilleur état que dans ce Jolly Trouble, énième (neuvième? dixième?) opus épais comme une Bible et frais comme un gardon. Que veux-tu de plus, lecteur navré ?
Actifs dans l'underground français depuis l'orées des nougties, ces trois Normands férus d'americana, d'électronique à moteur ouvert et de folie douce n'ont jamais rien fait comme personne dans leur village, dans leur scène ou dans leur région de l'univers. On leur connaît bien quelques cousinages dans le monde actuel - les défunts The Books, The Notwist, Cornelius, leurs copains de Gangpol und Mit - mais on est surtout aux anges qu'ils soient les seuls à fouiller là où ils fouillent, les seuls dans leur genre. Pas qu'on ne saurait quoi faire de deux ou trois specimens similaires - notre discothèque, quelque part, ne demande que ça - mais on est trop heureux que leur manière de faire des chansons soit moins un concept péniblement conjecturé dans un cahier de papier millimétré avant de filer à un séminaire d'esthétique relationnelle qu'une idiosyncrasie spontanée ; ou pour appeler un chat, un chat, un vrai monstre en pâte à modeler qui ne saurait exister ailleurs qu'entre les mains des gars et de la fille Mathieu Hubert, Gaëlle Jacqueline et Thomas Boullay.
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