Future a sorti une nouvelle mixtape

L'année 2015 de Future aura été spectaculaire. A l'heure où ces lignes sont écrites, le natif d'Atlanta - seul héritier digne de ce nom de la Dungeon Family (Outkast, Goodie Mob) dans le studio de laquelle il a grandi - est sans doute le rappeur le plus important du monde. Ses deux mixtapes solos, Beast Mode et 56 Nights, et son troisième album studio, DS2, dont il a écoulé près de 350 000 copies, ont fait indubitablement changer de statut celui que les pontes du rap d'Atlanta avaient adoubé depuis longtemps (son album commun avec Drake, s'il restera moins dans les mémoires, lui ayant par ailleurs permis de signer son premier disque d'or à 32 ans).

Au-delà de la performance et de la qualité, au-delà de sa capacité à embrasser le passé, le présent et le futur du rap d'Atlanta (sa carrière est à elle seule une petite histoire du rap en Géorgie) et à arbitrer la compétition permanente que se livrent les meilleurs beatmakers de la ville - Mike Will, Metro Boomin, Southside, Zaytoven - qui ne sont jamais aussi bons qu'avec lui, il y a quelque chose d'émouvant et d'unique dans la trajectoire de Future.

"Ils ont essayé de faire de moi une popstar, ils ont créé un monstre". Cette phrase devenue célèbre, et tirée du morceau "I Serve The Base" (DS2), décrit en peu de mots la métamorphose enclenchée avec la mixtape Monster, sortie à l'automne 2014, et qui s'achèvera avec DS2, qui est le Stankonia de Future. Les couleuvres que l'industrie a voulu lui faire avaler, sa séparation d'avec la chanteuse Ciara - mère de son quatrième enfant - , l'incarcération de son collaborateur DJ Esco à Dubaï qui inspirera la mixtape 56 Nights, sa dépendance aux médicaments... autant d'éléments qui viennent densifier le storytelling et façonner la nouvelle persona de Future qui a dominé de la tête et des épaules le jeu l'an passé et qui a tout l'air de vouloir donner le ton de l'année qui commence.

Purple Reign, téléversée par surprise sur la plateforme Live Mixtapes ce week-end, s'écoute en entier ci-dessous.