On n'a pas pris le temps d'en parler parce que ce n'est plus trop notre job de le faire, mais si le dernier Panda Bear ressemble à quelque chose, c'est à une bande-son idéale pour accompagner les voyages intérieurs. "Boys Latin" par exemple, bal(l)ade champêtre teintée de psychédélisme, me fait penser à l'Ayahuasca, ce breuvage à base de lianes consommé par certaines tribues amazoniennes pour entrer dans un état de transe fait d'hallucinations multicolores, de vomissements, et - parfois - de mort (bon ok, j'en ai jamais pris, mais la littérature sur le sujet ne manque pas). D'après les livres et les témoignages, l'expérience mystique de l'Ayahuasca repose sur cette dualité entre l'accès à des connaissances extra sensorielle et les effets physiologiques que cela engendre, et c'est un peu ce qu'illustre le clip de la chanson originale qui s'inspire vraisemblablement très fort de la malédiction body-arty d'Ashitaka dans Princesse Mononoké.
Andy Stott, de son côté, n'est pas tellement branché par les trips en forêt. Le Mancunien fraîchement installé à Berlin est un homme des villes, et si son remix évoque une jungle, il s'agit de la jungle urbaine. Ramifications autoroutières, plaines de bitumes et pics de particules fines sont ici à l'honneur. Andy Stott plante à coups de marteau piqueur un nouveau décor pour "Boys Latin", plus proche de la noirceur ultra-citadine du néo-Tokyo d'Akira que des espaces verts écolo d'Hayao Miyazaki. Choisissez votre camp.
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