Formés en 2008 à l'occasion d'un concert au Musée d'histoire naturelle de Baltimore qui devait être le seul de leur carrière, Dope Body reviennent avec un troisième album baptisé "Natural History" qu'on aime bien écouter mais au sujet duquel on avoue avoir un peu de mal à écrire un truc.
Baltimore, donc, profitons en pour en parler. A l'instar du miracle portlandien, cette petite-grosse ville que les habitants de Washington ont longtemps considéré comme leur banlieue est en passe de devenir, ça n'aura échappé à personne, le nouvel eden indie américain. Loin des ghettos radiographiés dans les livres, articles et séries de David Simon, Baltimore accueille de plus en plus de groupes et artistes qui n'ont plus les moyens de se payer un studio de répét' même au fin fond du Queens. On pense à Beach House, Lower Dens ou Dan Deacon, dont l'un des membres de Dope Body, tiens tiens, a un moment fait partie du Dan Deacon Ensemble. Pour la carte postale, les quatre gars de Dope Body citent avec fierté l'ambiance "décrépie et post-apocalyptique" de la ville avant les loyers peu élevés et les hauts-lieux culturels du coin comme le Copycat Building.
Signe du temps qui avance, les quatre gamins avouent aussi avoir secoué la tête sur Rage Against The Machine; mais éclaté à la limite de l'incohérent, leur Natural History a plutôt des airs de Sandinista! du hardcore moderne. S'y percutent tour à tour et dans un grand nuage de larsens chauds-froids à la Fugazi, chaos poppy à la Dead Kennedys, violence famélique à la Shellac, connerie glam et même accès de violence pentatonique à la limite du metalcore. Ces sales gosses talentueux derrière les grosses scories de l'hyperactivité ont trouvé chez Drag City des papas bienveillants pour subventionner leurs bêtises : pas dommage, Natural History cache même des riffs de reggae mais s'écoute très bien. Vous nous en direz des nouvelles.
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