C'est deux items historiques du plus grand cas de creative block de l'histoire de la techno qu'on a découvert coup sur coup cet après-midi et c'est forcément précieux. Vers 14h30, on tombe sur un bout de l'hymne Strings of Life en live filmé en 1989 au Town & Country de Detroit et émergé le 12 mars dernier sur youtube (et on s'en fiche d'être en retard, d'après les commentaires May lui même n'est tombé dessus qu'il y a un mois); puis une vingtaine de minutes plus tard c'est un mix inédit qui tombe du ciel, enregistré autour de 1993-1994 pour l'émission de radio Deep Space (quelqu'un se rappelle de cette merveille mixée par Kevin Saunderson? j'avais acheté mon exemplaire en même temps que le volume mixé par Ken Ishii à la FNAC du boulevard des Italiens), déniché au fond d'un tiroir de DAT par Mad Mike et sorti du placard ce matin par le magazine anglais Fact, dont les lecteurs ont semble-t-il du mal à se remettre du fait qu'il ne soit pas une nouveauté.
Evidemment, il y a de la graine à prendre dans les deux: filmé de côté depuis la scène, le live de Rhythim is Rhythim permet autant d'apprécier le jeu athlétique de May sur les claviers numériques ou le headbanging discret de son second qui trime derrière l'Ensoniq (un Carl Craig tout bébé, qu'on reconnaît clairement autour de 5.20) que le fait que le public qui applaudit sagement à la fin soit majoritairement blanc, bourgeois et statique comme à un concert de Véronique Sanson; plus rough et plus ghetto, le mix pour WGPR est bavard, rapide façon footing et dopé aux endorphines et nous passionne autant pour ses jongleries façon hip-hop que parce qu'on y reconnaît (mais on est pas tout à fait sûr) Dinosaur L, Kenlou ou Paperclip People (dont l'unique album, ça tombe à pic, vient d'être réédité). La hache de l'Histoire, jeunot.
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