On vous a déjà bassiné tout ce qu'on pouvait vous bassiner avec Death Grips : on a relayé les claquements de guillotine sur Exmilitary, la teub sur la pochette de No Love Deep Web, les doigts d'honneur à leur ancien label et cetera. Au moment de l'entrée du groupe sur le marché indie, pas mal de blanc-becs dont The Drone avaient nourri l'espoir ourdi par Odd Future - je cite Clément Mathon parce que c'est bien dit - de voir souffler sur la "scène hip hop" un vent un peu frais.
Depuis lors, les trois cagoles ont tracé leur route, fait des vidéos de concerts en POV sponsorisées par Ray-Ban au SXSW, oublié de venir jouer à Lollapalooza et lâché une licence à MTV pour un clip interactif dans une piscine avec des étudiants américains super relous. Et Zach Hill de skipper deux ou trois dates ici et là pour tourner son premier film. Grosso modo, le groupe n'a pas été particulièrement brillant pour réinventer le hip hop indé - sinon pour le gaver de violence décharnée. Et surtout, il est passé en deux ans du statut d'hyperie ultime des internets à celui de bande de néo punkachiens lourdingue qui fait soupirer tout le monde d'avance (le retournage de veste sur les espaces virtuels est bien sûr un sport international mais à ce point, il y a anguille sous roche).
La question que vous ne vous posiez pas est donc: The Drone sera-t-il perméable à la nouvelle doxa générale sur le cas Death Grips et ne fera-t-il qu'une bouchée de "Birds", nouvelle connerie du groupe uploadée sans crier gare en guise d'amuse-gueule pour son prochain album prévu pour 2014 pour n'en recracher qu'une boule de bile et d'os broyés? Même pas. Le "Birds" en question n'est pas terrible mais très sincèrement, on attend avec impatience le reste du disque pour faire tomber notre sentence.
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