Blackie est geek, Blackie est moche, Blackie fait du rap bruyant, brouillon, enfantin et un peu con. Blackie aime bien faire chier le monde. Blackie aime bien "ficher des maux de crâne aux gens qui l'écoutent" et faire du boucan comme un gland. Comme l'Orient est littéralement devenu l'Axe du Mal pour l'Américain moyen, il prend aussi un malin plaisir à en remettre une couche avec des darboukas et des samples de charmeurs de serpents. Blackie pense peut-être sérieusement faire la révolution en faisant des concerts dans des caves et en vendant ses disques sur Bandcamp. La contre-culture qui se mord la queue, qui s'annule, se récupère et qui se dissout dans ses contradictions, très peu pour lui. Blackie croit encore au grand soir et à la possibilité de la transgression. Il a peut-être raison.
Comme Blackie fait de la musique en 2013, il fait aussi très sérieusement des blagues de codeur informaticien - par exemple, il a décidé d'épeler désormais son nom "B L A C K I E" et d'intituler son mini album s'appelle "TOUT EN MAJUSCULES AVEC DES ESPACES ENTRE LES LETTRES". Comme tous ses disques précédents, All Caps with Spaces évoque les collages militants de feu Muslimgauze et le rap bruyant de Death Grips. Notez bien sûr que Blackie faisait du Blackie quand Death Grips étaient encore dans les couilles de leurs pères. Notez surtout que Blackie sera en concert aux cinq coins de l'hexagone pendant tout le mois de novembre (dates ci-dessous).
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