Ray Harryhausen est déjà mort une fois, il y a tout juste 20 ans. Jurassic Park sonnait alors le glas de l'animation image par image et mettait définitivement à la retraite ce père et maître incontesté des effets spéciaux des années 50 aux années 70. Formé par Willis O'brien, maître animateur du King Kong de 1933, Harryhausen a fait sa carrière entourée d'une palanquée de monstres légendaires, qu'il considérait comme sa garde rapprochée. Mais ce sont des dinosaures en CGI et des Gremlins en animatronics qui auront eu raison de lui. 

On se rappelle pourtant tous de la première fois qu'on a vu un monstre animé par Ray Harryhausen : le cyclope dans Le Voyage Fantastique de Sinbad ou la Méduse dans Le Choc Des Titans… Le bestiaire du maître traverse les âges bien mieux que les personnages "réels" de ses films. D'ailleurs, les vrais héros étaient ces créatures, bien plus que Sinbad, Jason ou Persée dont on a depuis longtemps oublié les visages. D'une certaine manière, ils vivaient singulièrement à l'écran, avec leur propre manière de se mouvoir, de faire illusion et de vibrer sur la pellicule. La preuve, l'émerveillement devant les squelettes sortant de terre dans Jason et les Argonautes est toujours le même 50 ans plus tard.

Donc Harryhausen est mort une deuxième fois hier. Etrange coïncidence, Jurassic Park ressort en salle pour une exploitation 3D. Et les monstres, que deviennent ils ? Qu'ils soient entièrement crées par ordinateurs (voir le remake de The Thing de 2011, où les ignobles créatures en plastique de Rob Bottin reprennent du service en images de synthèse) ou incarnés en loucedé par des acteurs avec des capteurs (le King Kong de Jackson, Gollum, ou Avatar),  tous portent en eux l'héritage d'Harryhausen. La vidéo qu'on vous a trouvée pour célébrer le maître, simplement intitulé "The Ray Harryhausen Creature List" compile ses "bébés" dans l'ordre chronologique de création s'il vous plait. 4 minutes 30 de génie à l'oeuvre.