Ça fait un bon paquet de mois qu'on entend parler de loin de Powell (neuvième du nom sur discogs) et qu'on repousse l'échéance de vous en parler: figurez vous qu'une fois n'est pas coutume, les petites lavettes bobo branchées que nous sommes attendions de juger sur pièces de la pérennité du buzz (visiblement orchestré par le disquaire en ligne Boomkat, ça doit être un pote) avant de le relayer. Et très accessoirement arriver à démeler les fils de ce qu'on pouvait bien en penser.
Car si le bouche-à-oreille virtuel provoquée par la musique de ce mystérieux garçon se justifie presque scientifiquement (on a très sincèrement jamais a entendu un truc qui y ressemble), la musique en question n'est pas du genre à vous gagner par les sentiments. Quelque part entre le terrible Flowers of Romance de P.I.L., la no wave des premiers jours et l'école rachitique de la post techno-frigo (pensez Pan Sonic, Sleeparchive, Emptyset), Powell ne tourne certes pas le dos à l'époque (derrière Regis et Surgeon, une bonne partie du renouveau hard techno britannique ne cesse de revendiquer sa passion pour le post-punk, l'indus des origines et la tendance la plus sévère de la new-wave) mais il ne recule devant aucun extrême ardu / arty: maigreur maladive, rigueur pathologique, répétitions nauséeuses, cette post-dance post-reloue ne renie pas le funk, mais elle l'enfouit profond dans ses entrailles.
Pour ce nouveau Fizz très logiquement commandé par le sous-label dance de Mute, il se fait presque pop. Construit autour d'un gimmick d'orgue Suicide-esque vraisemblablement samplé sur une vieille cassette ROIR, "Fuzz" le track est un véritable cyclone de signes post-punk (batteries martiales, grincements de guitares, dissonances) circonscrit dans un cerceau techno. C'est un peu chic et référencé avant d'être efficace (le morceau de la face B s'appelle "Wharton Tiers on Drums", en hommage au fameux producteur et batteur de la no wave historique) mais s'il faut être iconoclaste - on est sur Internet - on dira que c'est toujours un peu chic et référencé avant d'être efficace, le post-punk.
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