La série des compils FAC. Dance part d'un présupposé malin mais pas si évident: faire du label de Tony Wilson, enfant du rock malgré tout, le haut lieu de la dance music britannique juste avant l'acid house, l'Haçienda et tout ça. Avec le recul, on connaît sur le bout des doigts ce moment où le post punk sec transmuta en post funk blanc et où New Order le-groupe-à guitares-qui-traîne-des-pieds devint New Order le-groupe-à-synthés-qui-gobe-des-trucs-à-Ibiza; on sait aussi par coeur le rôle central que jouèrent les groupes de la maison dans l'émergence de ce dernier dans le Vieux continent. Pour autant, dansait-on vraiment sur les maxis Factory dans les boîtes d'Angleterre?
L'idée des gens de Strut et de l'encyclopédiste dance Bill Brewster est audacieuse: identifier le bruit de fond des boîtes de Manchester pendant la première moitié des 80s (un peu comme Jon Savage le fit dans sa chouette anthologie Dreams Come True), anoter le nombres de refs. estampillées "FAC", et vérifier le pourcentage de house music qui s'y trouvait déjà dans la poignées d'été qui précédèrent la révolution.
Et c'est encore plus passionnant à suivre sur ce deuxième volume parce que la house est à la fois toute proche et encore bien loin, et que le son des nuits d'Albion d'alors était moins cousu des hits qui ont connu les joies de la postérité que des extendeds de machins de seconde zone (même produits par Martin Hannett ou New Order quasi au complet) qu'on lançait pour ne pas stopper la danse. Posés ensemble sur une table, les 6 missels qu'on a le droit de vous faire écouter font déjà un continent, et suffiraient amplement à un Champollion qui voudrait reconstituer l'alambic primordial de la house à l'anglaise.
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