Il y'a 7 ans émergeait "I'm God", ego trip mystico rincé servi par un sample très down tempo d'Imogen Heap. Depuis les deux têtes pensantes du rap nuageux et créateurs du morceau - le producteur du New Jersey Clams Casino et le rappeur de la Bay Area Lil B - ont suivi deux trajectoires très différentes sans se lâcher d'une semelle.
Clams Casino, co-crédité de l'invention du cloud rap (représenté chez nous par les deux frangins de PNL) a consolidé sa place de producteur en vue en s'astreignant à un rythme régulier de sorties de mixtapes et en composant pour le haut du panier hip hop mainstream US - The Weeknd, Asap Rocky et Vince Staples lui doivent beaucoup. Lil B a de son côté mis son temps à profit pour fabriquer son aura de rappeur-gourou en façonnant un culte autiste autour de lui et de sa musique, entre tapes révérées d'une partie de son public et détestées de l'autre, jet de sortilège sur un basketteur de la NBA, sabordage plus ou moins volontaire d'un morceau sur deux, collaboration avec Frank Ocean et usage iconoclaste de ses réseaux sociaux - il invitait ce matin ses suiveurs à "voir le monde avec l'oeil du touriste et le point de vue de l'oiseau".
"Live My Life" leur dernière collaboration en date sortie cette nuit reste dans la lignée qu'ils ont balisée depuis la fin des années 2000, un instru pas très propre, un auto shout out du based god en introduction, des considérations philosophiques sur nos choix et notre identité et une menace de piquer les meuf de ses ennemis. Business as usual.
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