Y aurait-il de l'eau dans le gaz entre Brian Chippendale et Brian Gibson? C'est un collègue du milieu qui me l'a fait remarquer, Lightning Bolt n'a rien sorti de neuf depuis Earthly Delights en 2009 (le furibard Oblivion Hunter dont on vous parlait à la rentrée rassemblait des enregistrements de 2008) alors que Chippendale en est à son troisième Black Pus en moins de trois ans. Ce qui élude au moins l'éventualité d'une crise créative chez l'éminent noiser Américain.
A écouter "1000 Years", première presque-chanson de son premier album solo presque-hifi pour Thrill Jockey enregistré presque comme un disque de classic rock chez Machines with Magnets, on est même pas loin du nouveau départ. Car figurez-vous que derrière les bidouilles de pédales, les ondes carrés qui tabassent et les martèlements incessants de caisse claire tendue comme un ventre de mannequin, on l'entend distinctement chanter. Alors quoi, après les roulements derrière Björk ou les Flaming Lips, le cerveau le plus emblématique du noise US serait prêt à partir en tournée avec Connan Mockasin? On boit un grand verre d'eau et on se rassure, Chippendale n'a pas mis d'eau dans son vin, il explore juste la pièce à côté. Dans la bio du disque, Thrill Jockey évoque une "transcendance vicieuse" et c'est à peu près ça.
A noter qu'à l'instar des plus vieilles pages de son énorme bouquin Ninja, le clip de "1000 Years" a été réalisé à partir de dessins trouvés dans des flip-books dessinés par Chippendale entre le CM1 et le CM2. Voilà ce qu'on appelle un projet au long court. Prends en de la graine, Internet.
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