Dans son communiqué de presse tout beau tout neuf, le duo lorrain affilié-à-la-grande-triple-alliance-de-l'est Scorpion Violente a beau convoquer le patronage du déconstructivisme post punk d'Ike Yard et de l'indus franco-fangeux d'Aeternam Vale, ce qui ressort surtout, eh ben c'est Alan Vega pris en otage dans les boucles et le graillon des machines. Une influence qu'on n'a même plus envie de qualifier d'écrasante, tant à ce niveau de décalque on se dit que ça devient carrément de la taquinerie.
Comme si l'influence de la moitié de Suicide ces dernières années était devenue si ostensible partout, chez tout le monde, et que la seule manière d'y répondre était d'aller encore plus loin dans le mimétisme appliqué, comme un pied de nez désabusé adressé aux copieurs pas inspirés. Comme si rien ne s'était passé depuis la dernière sortie de Scorpion Violente en 2012, et que son ascendant n'était pas à chercher chez à peu près tous les jeunes gens férus de cold crasseuse, de synth wave bricolée et d'indus décharné en France aujourd'hui. Comme si, enfin, le duo voulait nous montrer qu'en 2017, il n'a toujours envie de rien, surtout pas de s'asseoir sur son héritage récent ni de faire semblant de vouloir revendiquer quoi que ce soit. Ce qui est peut-être la meilleure manière de faire de la musique synthétique de caniveau quand on y pense.
Le nouveau maxi de Scorpion Violente, The Stalker, sortira le 14 février chez Bruit Direct Disques. Un premier extrait, "The Knife", s'écoute ci-dessous :
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