Est-ce parce qu'il vient des bordures parisiennes et non pas exactement d'intra muros que le Villejuif Underground est le groupe de garage "parisien" le plus enthousiasmant de ces dernières années ? Certes, cette accroche totalement bancale ne nous premettra pas de nous dépatouiller avec l'abus du superlatif qu'on déplore nous-mêmes dans ces pages, mais elle nous permettra de mettre le doigt sur une chose : rarement un groupe aura aussi sonné débraillé et à côté pour de vrai, à l'écart de toute velléité de coolitude, absolument communicatif dans sa négligence tranquille.
Mené d'une main molle de maître par le musicien et écrivain australien Nathan Roche, la petite bande de Villejuif a sorti son premier album chez le label SDZ l'année dernière, et a tout juste déboulé en toute fin d'année pour enfoncer le clou et pondre un maxi encore plus épatant chez Born Bad Records. Et ce qui ressort à l'écoute de ces deux disques déments, c'est que chez eux, et contrairement à bon nombre de ses petits camarades, il ne semble donc y avoir aucune pose, aucune intrigue, aucune ramification directe, ou alors plein, comme si le groupe venait tout juste de découvrir ses instruments et que le fait de sonner par endroits exactement comme le Velvet Underground était complètement accidentel.
Sur le morceau-manifeste assez génial d'immédiateté pépère "Le Villejuif Underground", dont le clip est visible ci-dessous, Nathan Roche nous raconte ses démêlés avec les autorités françaises de manière rigolarde et volubile, à la fois hilarante et touchante, semble toujours sur le point de se casser la gueule mais retombe constamment sur ses deux pieds, un peu comme s'il tentait de vous serrer la main en bredouillant et en trébuchant et que le geste se transformait miraculeusement en un high five triomphant. Le clip est filmé dans leur baraque de Villejuif, et on se dit en le matant qu'il y a sans doute bien plus de mythologie chez le Villejuif Underground que chez une majeure partie de la concurrence, alors que le groupe semble paradoxalement déterminé à n'en rechercher aucune et à ne rien faire exprès. Et c'est peut-être ça qui est le plus réjouissant chez cette adorable bande de petits freaks. Ils joueront d'ailleurs le 4 février à Petit Bain, puis le 4 mars au Trabendo pour le Paris Psych Fest.
Le maxi Heavy Black Matter du Villejuif Underground est sorti le 22 décembre chez Born Bad Records et se commande ici. Le clip du morceau-titre est visible ci-dessous :
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