Donc l'autre jour, vous étiez en train de mater le Grand Journal, et vous avez été un peu écoeurés par toutes ces giclées d'applaudissements, ces explosions de couleurs éhontées. N'étaient elles rien d'autre que le vernis décrépit d'une époque austère? Qu'une cynique couche de laque peinturlurée sur les murs gris du cimetière de nos utopies?
Le gars dont il s'agit ici traîne justement sa dystopie depuis une vingtaine d'années : Leyland Kirby est du genre à explorer la palette angoissante et désespérée du dark-ambient, à distiller la mélancolie des ruines sur des cédés de plusieurs heures.
Autrefois connu sous le projet noise V/Vm - consacré à la maltraitance sauvage des objets pop, - Kirby a également joué sous le pseudo The Caretaker, dont l'un des derniers albums sondait la déliquescence nostalgique des esprits en proie à Alzheimer. Et son projet éponyme d'étaler des nappes de pianos fantomatiques et grésillantes à l'infini, parce que ce gars-là est pas mal bloqué sur les tristes souvenirs du temps révolu.
L'anglais nous sert ici un extrait de son prochain album, Watching Dead Empires In Decay, avec des statues pétrifiées dans le temps sur fond de désolation sonore. Et tout ça sous un autres nom, The Stranger, dont on ne sait pas encore grand chose mais qui semble franchir un pas supplémentaire vers le tout-flippant mystique. L'album sort le 28 octobre chez Modern Love, snippets en écoute chez Juno.
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