Histoire de comprendre la liberté totale et inégalée dans le PEC* de la musique qu'il donne à écouter sur ce maxi, résumons rapidement la situation présente de James Leyland Kirby: en exil plus ou moins volontaire à l'extrême orient de l'Europe occidentale depuis une bonne décennie (depuis qu'il a eu la mauvaise idée de reproduire sans autorisation la pochette du "Relax" de Frankie Goes to Hollywood, en fait), l'ex V/VM n'a jamais eu autant de gens pendus à ses lèvres ni de labels prêts à sortir sa musique que depuis qu'il a décidé de larguer les amarres de tout. De fait, il lévite de plus en plus haut dans la grâce depuis qu'il a abandonné la satire et l'electronica d'Angleterre pour se coltiner ses fantômes et faire de la musique très sérieuse avec tout ce qu'il avait sur la patate.
Présentement passionné par cette subculture méconnue hors des frontières du Royaume-Uni qu'est le championnat de fléchettes en pubs, il signe surtout une merveille de mini-album pour le légendaire et récemment ressuscité Apollo Records (sous-division ambient house de R&S) dans lequel il renoue avec les folies synthétiques qu'on pouvait entendre sur les trois volumes de sa série Intrigue & Stuff, mais en un peu plus dingue et un peu plus fantaisiste encore.
Quelque part entre l'Oversteps d'Autechre et une saloperie new-age de de la fin des années 80, agité de toutes parts par des relents d'ecstase rave (on ne rappellera jamais assez l'importance de The Death of Rave, la gigantesque oraison à louange de la culture rave composée par Kirby en 2006 pour les fidèles de sa plateforme de téléchargement sauvage), Breaks My Heart Each Time est un truc très dur à cerner mais extrêmement beau qui nous brise effectivement le coeur en mille milliards de morceaux à chaque fois qu'on l'écoute.
* paysage électronique contemporain
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.