Faites passer le mot, mettez le sur Twitter, votre porte d’entrée ou toutes les boîtes aux lettres de votre immeuble: Daniel Clowes est un génie. Pour qui a déjà eu entre les mains l’une de ses productions, cette affirmation sonnera comme une évidence, voire un pléonasme, mais tout de même, juste au cas où, répétons le encore: Daniel Clowes est un génie. Et il vient une nouvelle fois de le prouver avec Mister Wonderful.
Tiré de la série du même nom paru dans les Funny Pages du New York Times en février 2008, ce comic book fraîchement édité par Pantheon – et pas encore traduit chez nous – en est la version longue, l’histoire ayant été augmenté de 40 pages. Comme souvent, chez Clowes, le pitch est d’une simplicité totale.
Un quadra dépressif et fauché – Marshall -, célibataire depuis la fin catastrophique de son mariage, 6 ans auparavant, se fait arranger un rencard par un couple d’amis. C’est ainsi qu’il rencontre Natalie, elle aussi sévèrement endommagée par ses relations passées. Forcément, le courant passe.
Mais la soirée ne fait que commencer, et leur début d’amourette va être soumise à rude épreuve, notamment au cours d’une fête prenant peu à peu les allures d’une pure apocalypse.
Naviguant toujours à l’extrême frontière de l’absurde, de l’humour et du spleen, Clowes livre là une très belle réflexion sur l’inextricable complexité des rapports entre soi, sa conscience et les autres, et la facilité avec laquelle les relations humaines peuvent foirer.
Décrivant lui-même Mister Wonderful comme la version quarantenaire de son chef-d’oeuvre Ghost World, il prouve une nouvelle fois qu’il est possible d’emmener le roman graphique vers des thématiques qui, si elles peuvent paraître simples, voire banales, n’en demeurent pas moins profondes.
Sur un plan purement esthétique, il est par ailleurs toujours aussi plaisant d’admirer les qualités de cartoonist doucement vintage de Clowes.
La série de minis strips à la Peanuts qui parsèment le récit principal, ouvrant de petites incises dans le subconscient naïf et romantique de Marshall, sont, à ce titre, un vrai bonheur.
On attend fermement la version francophone, en croisant les doigts pour qu’elle conserve le très beau format strip adopté par l’éditeur US. En attendant de l’avoir entre les mains, en voici le début. Le reste des quarante premiers strips est à lire en intégralité par ici.
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