Le Bordelais Hørd jure un peu au milieu de toute la horde carpentercore qui sévit un peu partout dans nos contrées depuis maintenant quelques années - qui va, pour faire large, de son comparse Volcan à Zombie Zombie en passant par la witch techno de VvvV.
D'une part, parce que sa musique n'obéit pas tout à fait à la sacro sainte règle cinématique en vigueur. Tout du moins s'en écarte-t-elle en ne convoquant pas uniquement des images d'un ailleurs, mais également les tourments intérieurs de son auteur. Et si un certain syndrome de nostalgie régressive semble particulièrement prendre corps chez les adeptes de musiques cinématiques et synthétiques aujourd'hui (on pense notamment aux types de SURVIVE qui ont composé la B.O de Stranger Things), des gars comme Hørd échappent à cet écueil purement passéiste.
Disons que lui se situe un peu dans un entre deux qui lui sied pas mal. Ni techno bourrine genre Carpenter du dancefloor, ni plages photocopiées de Tangerine Dream, sa musique navigue quelque part entre l'autofiction et la contemplation, Belphégor et Take Shelter (voir le clip ci-dessous), traçant une route qui lui est propre, en dehors des sentiers de la hype, en étroite complicité avec la galaxie Anywave (label parisien autour duquel il gravite et qui n'a pas attendu non plus le regain synthétique pour se frotter à la chose dark et synthwave).
Son nouveau maxi, Futures, déroule une sorte de fil rouge au final plus terrestre qu'alien et dont la voix donne à l'ensemble de légers accents emo. Enregistrés l'été dernier en trois semaines de manière "rapide et spontanée" et publiés les 23 février dernier sur le label allemand Sacred Court, les cinq titres qui le composent sont en écoute intégrale ci-dessous, en attendant le passage de Hørd le 31 mai à Mains-d'Œuvres à St-Ouen.
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