Arnaud, qui file régulièrement des coups de main pour la promo du label I'm A Cliché, m'a prévenu d'emblée en me proposant de streamer "Night Stuntman": "c'est un morceau que je trouve assez The Drone". Je ne suis pas certain d'où il voulait en venir avec cette sympathique sentence, mais je crois qu'il a touché juste. "Night Stuntman" est d'emblée notre morceau préféré d'un Sans Dormir qui ne manque pourtant pas d'accroche-coeurs pour nous attraper.
Baignant dans un bain brûlant d'archétypes, d'images et de souvenirs que je qualifierais sans état d'âme de générationnels (une piste de danse dans un camp de vacances des Landes circa 1987, Greg LeMond qui remporte le Tour de France, Série noire d'Alain Corneau qui repasse à la télé), le deuxième album de Bot'Ox fait tourner les références comme on fait une playlist à sa chérie en 4ème, avec passion et déraison. De fait, l'album est tellement dense et éléments hétérogènes - Frizzi et Carpenter (John), Valerie Dore et Carpenter (Karen et Richard), les Ventures, Gene Vincent, François de Roubaix, Prefab Sprout, Prince, Morricone - qu'on en arrive à penser aux monstrueuses miscellanées occultes de Trey Spruance et de ses Secret Chiefs 3, dont la seule logique compilatoire est l'association d'idées.
Celle de Sans dormir est plus romanesque: des dérivations tour à tour naturalistes et cosmiques qui miment effectivement à merveille l'état de veille prolongé, qu'il soit volontaire ou involontaire, solitaire ou sous influences. Mais le tourbillon est le même. Rien que "Night Stuntman" donne l'impression d'avoir maté un film en entier, un remake du Vieux fusil par exemple, qu'on aurait entrecoupé de décrochages dans l'espace et de courses poursuites en Lamborghini dans L.A. la nuit, entre les blocs de quartz et les néons infinis. L'album sort aujourd'hui, il y a largement de quoi se faire des raisons de l'acheter ici.
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