Nul doute que Vincent Caylet a dû voir la série culte du câble Fishing With John, fausse émission sur la pêche diffusée dans les années 90 puis rééditée car Criterion Collection, dans laquelle l'acteur/musicien John Lurie embarquait avec lui ses camarades de jeu (qui n'étaient autre que Tom Waits, Dennis Hopper, Jim Jarmusch, Willem Dafoe, Matt Dillon) pour des parties de pêches ineptes et rigolardes. Outre le caractère absurde de la chose, s'y dégageait également un étrange charme, une sorte de douce quiétude à la fois un peu dérangée et un peu bienveillante, qualités que l'on retrouve dans le premier album du nouvel alias de Caylet Thé Déluge.
Passé par divers projets depuis une grosse dizaine d'années, parmi lesquels Archer By The Sea, Cankun, The Pistil Cosmos, Vincent Caylet semble avoir délaissé son psychédélisme lo-fi gorgé de soleil pour une ambient music bien plus torrentielle, éclatée, déliquescente, tout en prenant soin de toujours laisser filter quelques rayons à travers la fenêtre. Mais des rayons rougeoyants, incandescents, qui prennent le pouls de l'ambient music pour lui en faire voir de toutes les couleurs et la faire palpiter comme rarement. Une démarche qui rappelle un peu celle d'un Pete Swanson, qui avant de donner dans la post techno démembrée, et juste après avoir quitté ses Yellow Swans, donnait lui aussi, notamment sur l'album I Don't Rock At All, dans une forme de psychédélisme électronique industriel et vivifiant, rempli de loops détraqués et de mélodies miroitantes.
L'album Forest Structures de Thé Déluge sort vendredi sur Umor Rex. Il s'écoute en entier en avant-première ci-dessous :
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