C'est un peu dur à se figurer pour qui n'a pas déjà eu des machines entre les mains, mais la musique électronique est au moins autant une affaire de jam et d'impro que n'importe quelle autre race de pop - psyché de montagne, folk de forêt ou doom de désert. Pas mal des tubes qui ont changé l'histoire de la house et de la techno - "Acid Tracks", "Sonic Destroyer", "Rollin' & Scratchin'" - sont même le produit direct de lentes dissolutions d'esprits plus ou moins rationnels attrapés dans l'élan psychotrope des boucles, des patterns et des matières de machines branchées en dérivation.
Jeune bricolo élevé dans les caves noise DIY de Denver, Ryan McRyhew par exemple s'est trouvé à faire de la proto acid house après un déménagement heureux à Chicago (très pratique pour la bio) mais en est sans doute arrivé à singer les Maîtres de l'acid par les boutons sur les machines que par les disques.
Son premier album à sortir ailleurs que sur Bandcamp, Death After Life, contient 10 longues plages qui ne suivent précisément aucuns dogmes dance (techno, house, etc.) mais fleurent bon les câbles emmêlés, la moquette sale, les écrans LCD recouverts de buée. "Death After Life III" spécifiquement, avec ses roulements de toms de 808 et ses courbes acides, aurait aussi bien pu être enregistré par Pearson Sound ou James T. Cotton il y a deux jours que par Charanjit Singh à Bombay en 1982.
Death After Life est dispo depuis le 11 janvier sur Software/Differ-Ant.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.