Rappelons rapidement que quand Tobias Freund a sorti son premier album sous son nom en 2011, il fêtait ses trente ans de carrière.
Adoré de ses pairs berlinois pour son boulot de magicien derrière la table de mixage et les compresseurs (il a notamment transfiguré des albums du Moritz Von Oswald Trio, de Nina Kraviz, Margaret Dygas ou Function), le "sound-guru" de Berlin est tombé très tôt dans l'acid house et la techno - si l'on aligne les timelines de sa biographie, à peu près au moment où il assistait Frank Farian à la production de Milli Vanilli - mais a contribué de très loin au barouf, bien au chaud à l'ombre des pseudos (Metazone, Phobia, Zoon), des groupes (le trio Sieg Über Die Sonne, le duo expérimental NSI avec Max Loderbauer de Sun Electric) et des vieux amis (toutes ses collaborations avec Uwe Schmidt sous le nom de Pink Elln).
Aussi, l'auditeur qui l'aurait découvert sur le tard avec ses productions pour Ostgut Ton ne doit pas s'étonner s'il trouve que sa techno sonne un peu plus juste et un peu plus authentique que pleins de trucs qui sortent aujourd'hui. Nourrie aux dopes de Detroit et Chicago avant que les Anglais, les Allemands et les Hollandais se piquent de les couper avec des substances locales, la dance de Tobias. est même puriste à la limite du schématique.
Sorte de back to basics of basics resplendissant, son deuxième A Series of Shocks à sortir en mars le voit s'éloigner des jeux formels de Leaning Over Backwards au profit d'une dance trance-y, froide et dégraissée de tous affects, frisant la rusticité du DJ tool. Morceau parmi les plus maigres de l'album "Ya Po" est un bon exemple de la formule: un beat tout droit, des blips jumeaux qui se balladent dans la stéréo, des arpèges qui tournoient pour filer le vertige et puis c'est tout. Ça sent un brin la théorie, mais c'est superbe.
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