Petit plan sur la comète: plus de 60% des gens qui vont cliquer sur la touche "play" ci-dessous vont trouver le morceau qu'ils vont entendre "horrible" et sa présence sur les pages de The Drone "incompréhensible". J'aurai beau souligner au stabylo la merveilleuse idiosyncrasie de la house londonienne et le sublime fumet de sa très singulière vulgarité, votre petite nièce a beau être fan de Disclosure, rien n'y fera: vous autres philistins de la UK House n'entendrez rien d'autre qu'un relent boosté à la somatropine d'une vieille croûte eurodance type Corona.
Tant pis. J'ai déjà trop souffert à m'empêcher de vous parler du mirifique LP de Royal-T à l'automne dernier. Ce nouveau T.Williams démonte et concentre rigoureusement tout ce qui rend la house d'Albion si formidablement guerrière et attachante. A mi-chemin de Paul Woolfoord et Terror Danjah, le fondateur du label Deep Teknologi est un producteur de house londonienne typique, qui a fait ses débuts au sein d'un collectif grime (Black Ops), qui a tenté le coup avec les riddims syncopés de la Funky, qui aime plus que tout les basslines hardcore qui font trembler les murs en béton et qui a sa résidence sur Rinse FM. Tant mieux. Son "Three Letters" ramasse tout ça à la pelle. 20 ans de culture underground londonienne et autant de sous-genres du hardcore continuum soufflent sur son beat casse-cou, ses cuivres synthétiques funèbres, sa basse profondes comme la Tamise. On y entend simultanément le speed garage des 90s et le futur. C'est dégueulasse et c'est magnifique, c'est débile et c'est souverain. Les Londoniens sont décidément imbattables.
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