Quand on a rencontré Suuns il y a un an à l'occasion de leur premier album, on avait pas mal percuté sur un truc: leur infatuation somme toute singulière pour la musique de Plastikman. Pas que le quatuor canadien soit le premier à revendiquer l'influence de la techno (un jour, on fera un livre noir de tous les groupes pourraves qui ont cité "Aphex Twin" au moins une fois dans une interview), non, le plus étonnant c'est que chez eux, ça s'entend. Les délateurs du groupe citent plutôt l'énième placage de plans krautrock ou les singeries embarassantes de Radiohead, ils n'ont pas tort non plus et pourtant: le groupe nous intéresse au moins par sa manière très singulière d'envisager le bruit et la monotonalité et quelque chose dans leur deuxième Images du Futur (titre en français dans le texte) nous dit qu'on avait pas tort.
En lieu et place du deuxième album retournement de veste (phénomène typique chez les newcomers indés aux idées longues), Suuns noircit le trait et fait juste un disque un peu plus têtu, un peu plus précis et un peu meilleur que le premier, avec une pompe de Marc Houle explicite mais vraiment bien vue en bonus.
Sur "2020", il n'y a presque rien, un synthé gras qui tangue près du sol, une petite guitare qui fait du crincrin pour imiter une TB-303 et une batterie qui martèle non-stop à la P.I.L. C'est très bien comme ça. De là à dire qu'on y entend le futur de la musique, faut pas pousser mémé mais on a envie d'y croire.
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