A force de repousser l'écriture de cet article sur le label nordique El Paraiso Records, en préférant probablement l'écoute sans arrières pensées de leurs disques, on a accumulé un retard sur leur actualité bien plus grand que ce que ne tolèrent aujourd'hui les règles interweb de la course à la primeur de l'info. Malgré tout, après quelques recherches google dans les pages "en français", on a pu s'apercevoir, avec un étonnement qui frôlait le malaise, que El Paraiso Records n'avait été évoqué que par une paire de blogs spécialisés dans le stoner ou le metal, et qui plus est de manière assez anecdotique.
De là à dire que ce label n'est pas à la mode serait un mensonge : il semblerait juste que Jonas Munk et Jakob Skøtt aient autre chose à faire que de répondre à des interviews (dont la nôtre), comme faire des disques par exemple, et des disques complètement dans l'air du temps en plus. Faisons donc dans le factuel, ceci sera donc une simple présentation pour vous laisser vous faire une idée par vous même, ainsi que le boulot de découverte qu'on n'aimerait pas vous voler sur ce coup-là.
El Paraiso Records est donc un label danois dont s'occupent Jonas Munk et Jakob Skøtt (entre autre guitariste et batteur de Causa Sui) depuis 2011, mais aussi un véritable petit paradis "à l'ancienne". Le label fonctionne en effet comme une communauté DIY, avec le studio d'enregistrement maison aux petits oignons (Jonas aux manettes), une unité esthétique, tant musicale que graphique, qui force le respect (Jakob aux pinceaux) et une grosse vingtaine de disques ultra chiadés et 100% eco-friendly (des vinyles de toutes les couleurs fabriqués localement aux beaux cartons recyclés et encres bios des pochettes, etc...).
Comme c'est souvent le cas aujourd'hui, les deux comparses ont monté ce label pour sortir les disques de leur propre groupe, Causa Sui, second couteau de l'internationale stoner-psyché depuis quelques années, sans savoir alors qu'ils allaient vite fédérer une jolie famille autour des nombreuses combinaisons possibles qu'ils s’évertuaient à mettre en œuvre entre l'acid rock 70's, l’électricité de Miles Davis, l'esprit de Pharoah Sanders, les échappées de CAN, les inventions de Tortoise, et la transe des longues improvisations qui vont obligatoirement avec.
Rien de neuf sur le papier ? Oui c'est sûr, il est bien entendu question d'un certain revival ici. Mais le niveau de précision et de contrôle de tous les niveaux de la production de ces disques est tellement sidérant qu'il est inenvisageable de se laisser aller à quelque procès d'intention : une fois admirés et touchés les objets-disques, on se prend "vraiment" la musique dans la gueule. Une musique complètement scotchante, y'a pas à chier, même si on se doute bien que le vieux tonton baba cool qui écoute à la porte pourrait nous dire un truc du genre : "mais ça vaut pas le Grateful Dead à Haight Ashbury en 67 ton truc, maaaan".
Bref, El Paraiso Records et possiblement votre nouveau label préféré, surtout si vous aimez déjà bien les disques qui sortent chez Rocket Recordings, Tee Pee ou Smalltown Supersound. D'ailleurs leur Soundcloud est à jour, et plein comme un oeuf. Leur site internet aussi. A vous de jouer.
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