Dans la galaxie La Nòvia / France / Standard In-Fi, Tanz Mein Herz fait un peu figure de supergroupe parmi les supergroupes.
Parmi son corps à géométrie vraisemblablement variable qui a poussé à partir d'un noyau-trio, on trouve Jérémie Sauvage et Mathieu Tilly de France et Maîtres Fous, Ernest Bergez alias Sourdure (et moitié de Kaumwald), Guilhem Lacroux de Faune, Toad et La Baracande, Pierre-Vincent Fortunier de Toad et La Baracande, Alexis Degrenier de Minisym et La Tène, Pierre Bujeau... Soit une variété de profils divers mais tous aguerris à la multiplicité qui explique sans doute la variété de tons et de couleurs (du jaune délavé au rouge sang fluorescent) que peut prendre la musique du groupe malgré un champ d'action volontairement borné et limité à un mouchoir de poche.
Moins directement associé aux musiques traditionelles du coeur de la France que ses parents Faune, Sourdure ou Jéricho, Tanz Mein Herz pratique un rock instrumental solaire et cyclique, monotonal et très riche en timbres, moins intense et référencé que celui de France, plus proche dans ses magnitudes et ses tempos d'un certain folk anglosaxon et d'une certaine idée du bucolisme.
Surtout, Tanz Mein Herz ne tourne pas pour autant son dos à ce satané futur dont on ne cesse de déplorer la disparition dans nos musiques actuelles : ce n'est pas par hasard que l'auguste critique britannique David Keenan parlait récemment du groupe dans un article passionnant sur le "futurisme franchouillard" en soulignant que signe extérieur le plus stupéfiant du collectif était l'usage de sons électroniques en provenance d'une autre dimension où la musique aurait encore en charge l'évocation des temps à venir.
Plus aisés à comparer à Can, Sun Ra ou Philip Cohran qu'aux vieux joueurs de cabrette du Cantal, Tanz Mein Herz ("danse mon coeur" en teuton) ramène le rock rituel à sa plus simple, plus cruciale expression, du genre qui fait oublier le monde de culture qui a permis au rock de naître quand on se perd dans ses océans de son et d'émotions, mais ose surtout l'évocation de l'inouï - un inouï qui ne s'entend pas à la première seconde de ses jams à rallonge, mais dans la durée et le capharnaüm de sensations qu'ils provoquent quand on y plonge.
"Spiegel Jam", l'inédit maousse en écoute ci-dessous, provient d'un jam privé téléversé sur Youtube dans le but de vous rappeler d'aller entendre le groupe jouer sur scène en décembre (notamment le 10 aux Instants Chavirés pour une Sonic Protest party d'anthologie) puisqu'il s'apprête à partir en tournée. Il complète idéalement les 22 minutes de Territory, premier album merveilleux paru en maxi 45 tours au printemps sur Standard In-Fi dont le seul défaut est son goût prononcé de trop peu.
On en profite pour vous signaler qu'un nouveau France intitulé Meltdown Of Planet Earth vient de paraître en catimini sur le microlabel Désastre et qu'il se commande par simple demande mail en écrivant à : desaaastre@gmail.com
Tanz Mein Herz - tournée d'hiver
10/12 Montreuil (93) Les Instants Chavirés
11/12 St.Pierre Les Corps (37) La Morinerie
13/12 Cherbourg (50) Prisma
14/12 Lille (59) CCL
15/12 Bruxelles (10) Rumsteak
16/12 Liège (40) tbc
17/12 Bruxelles (10) tbc
18/12 Mulheim (45) Makroscope
19/12 Stuttgart (70) TAUT
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