Si vous êtes comme moi et que vous trainez un peu sur Discogs, vous remarquerez que le site classe parfois les sorties de manière, disons, cosmique. Prenez le cas du premier maxi éponyme de Mouse Sluts, par exemple. La base de données géante n'a rien trouvé de mieux à faire que d'affubler ce curieux EP des sobriquets peu engageants de "Non-music", "Pop", "Folk", "World & Country". La belle affaire. Mais à l'écoute dudit objet, il faut dire qu'on est nous-mêmes un poil désarçonnés, et qu'on se demande par quel bout de la lorgnette on va bien pouvoir appréhender ce drôle d'oiseau (ou ces souris-trainées, puisque c'est comme ça qu'elles se présentent à nous).
Prenons donc Mouse Sluts pour ce qu'il est, à savoir un disque peu amène en repères temporels et stylistiques concrets, mais avec suffisamment de nerf et de chair pour attiser une certaine forme de fascination. Mené par le vétéran Graham Lambkin ("Bill Orcutt qui fait du folk" d'après publié sur ces pages en 2013) avec Dan Melchior et sa femme Letha Rodman, Mouse Sluts trouve avant tout sa place dans l'écurie Bruit Direct dans le sens où son éraillement se marie avec les dernières sorties cabossées du label français tout en se démarquant fortement de tout ce que l'on peut y entendre. Le morceau "Vaccanti", en écoute ci-dessous, illustre cette accointance de l'esprit tout autant que cette différence esthétique : dans un tout autre genre que Wonderfuls ou Badaboum, par exemple, c'est pourtant bel et bien encore à un agrégat du délabrement et de la "laideur du monde" que l'on a affaire ici.
Le maxi éponyme de Mouse Sluts est sorti le 27 novembre chez Bruit Direct. Le morceau "Vaccanti" est en écoute ci-dessous :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.